Une rencontre..? [PV THYRIDLAS]

Environ minuit. Les pas de Ciela Sakuragi soulevaient ça et là de petits nuages de poussière. On était dans les ruines, après tout..

Bien sûr, ce lieu était assez désagréable, sans parler de son effet néfaste sur la santé, et d’ordinaire, elle aurait volontiers effectué le détour de quelques kilomètres pour échapper à l’odeur nauséabonde. Mais voilà, ce jour-là, son.. euh.. cher patron avait décidé d’affubler toutes les serveuses de costumes de soubrette, et, comme nous le savons bien, Ciela porte aussi chez elle l’uniforme des serveuses (c’est gratuit et à sa taille, donc pourquoi pas ?) ..et faire trois kilomètres des plus en se prenant des regards en coin de la moitié de la population mâle de Wakaremichi ne lui disait rien. Donc, les ruines étaient la bonne option, désolée.

Elle passa la main dans son sac et en tira son dernier paquet d’algues séchées, nourriture sur laquelle elle subsistait car elle était, fort heureusement, pas chère, et en glissa un morceau dans sa bouche. Elle mastiqua pensivement. Si elle effectuait ce trajet six jours par semaines, jusqu’au jour où Taro se rende finalement compte que l’uniforme était ridicule, quelles conséquences cela aurait-il sur sa santé ? Elle préfera ne pas y penser.

Elle se prit les pieds dans un débris qu’il y avait par terre et manqua de se rétamer par terre. Il fallait faire attention ici ! Et puis y’avait des criminels aussi, des personnes pas très sensées qui pourraient trouver ce costume provocateur.. elle hâta le pas.

Puis un bruit se fit entendre derrière elle et elle se retourna.

- Hein? Qui est là ?

Encore... Il était donc impossible par les temps qui couraient de suivre quelqu’un sans qu’il s’en rende compte… Thyridlas sorti de derrière son bout de mur calciné, une lame a la main. C’ était un poignard courbe d’ excellente facture, forcément quand on vit avec l’ argent des autres on a les moyens. Il était évident en considérant sa posture qu’ il n’avait pas l’intention d’attaquer, cependant la présence même de cette arme dans sa main soulevait ses mauvaises intentions. Il commença a parler:

« Aujourd’hui est soit le plus beau jour de ta vie, soit le dernier. Soit tu as un don et tu me le montre, alors on pourra discuter tranquillement, ou, si tu le désires faire comme si on ne s'était jamais croisé et repartir chacun de notre coté, soit tes oreilles font partie de ton charmant uniforme, tu es rei, donc humaine, et ton dernier souvenir terrestre sera le froid de ma lame au fond de tes entrailles. »

Thyridlas avait prononcé le nom Rei avec un dédain sans pareil. Il recommença a parler:

« Si tu es humaine, il faut que tu payes pour ce que toi et ta misérable race ont fait a l’ ensemble des Carnelians. Tu n’ as pas de chance, en définitive: il y a des tas de gens dans ces ruines: certains sont la parce qu’ ils n’ont rien a faire ailleurs, d’ autres voudraient te voler, d’ autres encore te violer, mais moi, je suis le seul qui sois venu tout spécialement pour te tuer. »

Sur ces mots porteurs d’ un funeste présage, Thyridlas raffermit sa prise sur sa lame et commença a marcher vers son interlocutrice, d’un pas calme et menaçant.

Ah, meeeerde. Un autre Carnelian, bien sûr, mais celui-ci semblait vraiment sur de lui.. Ciela essaya de prendre un air décontracté; un humain aurait eu peur, et il fallait qu’elle se détache d’eux le plus de possible. Car bien qu’elle ait apprise des techniques de combat chez les humains, elle n’avait pour le moment aucune arme, et était donc vulnérable..

Rassemblant tout son courage, elle adopta une voix nonchalante. Surtout, il ne fallait pas qu’il la touche, car elle serait totalement sans défense à ce moment-là.

- Hey ! T’approche pas ! J’suis une Carnelian, tout comme toi !

Puis, le considérant-

- T’es en retard, tu sais ? Les humains ils sont partis depuis longtemps ! Y’a plus ! Alors aucune raison de m’attaquer, n’est-ce pas ? Et puis les Reis sont des Carnelians eux aussi, aucune raison de les rejetter !

Il était vrai que comparée à certains Carnelian, Ciela était assez tolérante et acceptait volontiers les Rei en tant que Carnelian.. semblait-il, contrairement à celui qui se tenait devant elle. Ce dernier ne semblait pas l’avoir entendue (normal, elle avait une voix assez faible après tout..) et continuait d’avancer.

- Hey ! Merde ! Stop it ! J’suis une Shiroi, tu vois mes oreilles ?

Elle recula d’un pas. Il devait bien y avoir quelque chose qui pouvait servir d’arme dans son sac. Ah ! Un deuxième paquet d’algues. Pas utile ! Crayon, pour le restaurant ? Non.. un calepin de serveuse.. non.. euh.. boucle d’oreille.. ça servait à rien, ça ! Un truc loli qu’elle était sensée mettre sur sa tête dans le restaurant.. (n’importe quoi, ça) ..euh.. non.. pas du tout.. rien !

Ah, si, gagné ! Kunai de secours ! Et empoisonné, en plus de ça.. il n’y en avait qu’un, mais c’était déjà pas mal. Elle le brandit devant elle.

- Voilà ! Tu vois, moi aussi j’suis super forte en techniques de combat, j’ai tout appris quand j’suis allée chez les huma- euh, chez les Akai ! Alors vas-y, attaque-moi! dit-elle en espérant que son invitation provoquerait l'effet contraire et que le nouveau venu déguerpirait sans demander son reste.

Thyridlas continua à avancer tandis que la femme devant lui essayait de baragouiner un truc en sa défense. Alors, elle dit d'une voix forte mais malhabile qu'elle s' était entraînée dans un camp Akai, tout en brandissant un minuscule poignard. C'en était trop. Thyridlas se mit à sourire puis partit d'un rire franc.

"J'y crois pas... Même un Akai ne serait pas assez stupide pour révéler où il a fait son entraînement! D'près ça je peux déterminer tes origines, quelles genre de techniques tu utilises et même quelles seront tes réactions selon mes actions. T'es pas humaine, un humain est pas aussi stupide que ça."

Thyridlas lança sa lame aux pieds de la Shiroi. Il s’avança calmement et vint s' asseoir à ses côtés.

"Pour ce qui est des Rei, ils n'ont pas de don, donc ils sont humains, donc ils doivent mourir. C'est comme je dis toujours: il faut bien que quelqu’un paye, et tant qu'à faire, autant que ça soit ceux dont la vie n'importe pas. Et, pour ce qui est du retard, c' est peut-être lié au fait que j'aie à peu près 200 ans. Mais un truc m'intrigue.."

Là, Thyridlas commença a changer de forme pour devenir le sosie de la Shiroi.

"Tu trouves ça beau toi?"

(une nouvelle signature yes!!)

(je vois~ ^^)

La remarque du Murasaki offensa Ciela.

- Hey, j’suis pas stupide ! C’est toi qui es-

La lame vint se ficher sur le sol à trois centimètres de son pieds, et elle eut un sursaut. Puis elle se rendit compte que cela voulait dire qu’il était pacifique.. enfin, tant mieux !

- Pour ce qui est des Rei, ils n'ont pas de don, donc ils sont humains, donc ils doivent mourir. C'est comme je dis toujours: il faut bien que quelqu’un paye, et tant qu'à faire, autant que ça soit ceux dont la vie n'importe pas. Et, pour ce qui est du retard, c' est peut-être lié au fait que j'aie à peu près 200 ans. Mais un truc m'intrigue..

- Mais attends, qu’est-ce que tu dis.. personne ne doit rien payer ! Bon, il est vrai que les gens s’entretuent tous les jours, mais comme je dis toujours, peace and lo-

Elle se tut rapidement, se rendant compte qu’elle avait affaire à un de ces Carnelians qui s’en foutaient complètement du peace and love. Bon, tant pis..

Ciela dévisagea l’homme qui venait de s’asseoir près d’elle. Enfin, homme.. elle se rendit enfin compte que ce n’était en fait qu’un jeune garçon, environ quatorze ans.. mais bien sûr, l’âge ne voulait rien dire ; même un Carnelian de deux ans, à condition d’avoir un don suffisamment développé, pourrait facilement la terrasser si elle n’était pas munie d’une arme.. à propos d’arme, il en avait peut-être une de cachée ; il fallait faire attention.

Elle l’examina de la tête aux pieds. Il était affublé de vêtements plûtot modernes, difficiles à se procurer : baskets nouées, sweats noirs.. sans doûte un fils de riche ou autre enfant gâté.. le plus parfait contraire d’elle-même, quoi. Mais pourtant, il n’avait pas l’air arrogant et orgeuilleux de la plûpart des riches de Wakaremichi. Son regard se dirigea plus haut : un visage à la peau blanche, des cheveux en bataille, clairs, des yeux de couleur différente.. gris, il lui semblait.. ou roses-marron, comme les siens..

Pas de doute, ses yeux avaient changé de couleur. Faisait-ce partie de son don ? Et ses cheveux, ils.. hein ?!

Elle eût un sursaut en arrière, ses yeux s’élargissant.

- Ahhhh ! Heyyyy ! C’est moiiii ! Serieux ? C’est à ça que je ressemble ?!

Elle s’écroula à la fois de peur et de fou rire, se rendant enfin compte combien son costume de serveuse était provocateur, et tenta de se cacher avec ses mains.

- Ah, c’est ça ton don ? dit-elle, avalant sa surprise. Cool ! Mais s’il-te-plait, change de vêtements, veux-tu, parce que ça, ça me donne mal à la tête !

Par contre, une chose n’avait pas changé : un de ses yeux était resté de sa couleur originale. Maitrisait-il mal son pouvoir ?

Non.. en fait, l’oeil était en verre. C’est ainsi qu’elle se rendit compte qu’il ne pourrait jamais réellement voler son identité. Heureusement, d’ailleurs. Bien que cela ne lui servirait pas à grand-chose vu qu’elle n’avait aucun sou.

- Au fait, tu t’appelles comment ? Moi c’est Ciela! dit-elle.

"Personne ne doit rien payer, hein... Un autre truc m' intrigue.. moi, les humains, même si j’ai du le payer, ils m'ont donné un don exceptionnel. Mais toi, ils t'ont volé ta liberté et t'ont, tout comme moi, traité comme un objet. Pourtant, tu continues a les défendre."

Apparemment, la fameuse Ciela ne se rendait pas compte à quel point elle était ridicule dans son uniforme plutôt... osé, jusqu' a ce qu' il lui montre. Visiblement, elle se dégoûait elle même.. cela en donnait mal à Thyridlas. Faire ça à un être vivant était tout ce qu’il y a de plus humain, même si les autres Carnelians ne voulaient pas l'admettre. Ciela lui demanda alors de changer de vêtements, et il s' exécuta. Il portait maintenant un costume qui semblait être fait sur mesure pour Ciela.

"Bien sûr, je pourrais te donner l' argent pour t’en procurer un, mais je suis sûr que tu désapprouverais les méthodes que j'emploie pour l'obtenir. Eh oui, je ne suis pas un gosse de riche, et moi aussi je dois trouver tout seul l' argent qui me permet de survivre... Cependant, mon don me permet de le faire à grande échelle... Toute ma vie, on m' a appris a voler des codes et des objets, alors le code à quatre chiffres d' une carte de retrait ne me pose vraiment aucun problème... Pas plus que d'obtenir la carte en question. Toi aussi tu pourrais vivre comme ça, mais bien sûr, cela bouleverserait ta conception peace and love du monde. Il faut que tu comprennes que pour monter, il ne faut pas avoir peur de marcher sur les autres."

Thyridlas avait repris sa forme d'origine et arborait à présent un air exceptionnellement triste, voire compatissant. Ciela n'avait jusqu' ici pas eu la belle vie... et c' était parti pour continuer. C'est alors que Ciela lui demanda son nom. Son nom... Depuis combien de temps ne l'avait il pas prononcé? Un instant, il faillit ne pas s'en rappeler, et fouilla frénétiquement dans sa mémoire dans un mouvement de panique totale. Puis il dit:

"Thyridlas. Je crois que c'est ce qu'on m'a dit... Il y a 200 ans..."

Après un moment de réflexion, il reprit:

"Il est évident que les humains sont à la base de tout nos problèmes, il est normal que quelqu’un leur rende justice, et mon seul regret soit que ma race refuse de les juger."

- Personne ne doit rien payer, hein... Un autre truc m' intrigue.. moi, les humains, même si j’ai du le payer, ils m'ont donné un don exceptionnel. Mais toi, ils t'ont volé ta liberté et t'ont, tout comme moi, traité comme un objet. Pourtant, tu continues a les défendre.

Ciela hésita.

- Ben, les humains, je les ai jamais connu, moi.. si y’avait quelqu’un que j’voulais tuer, ce serait mon patron, il me fait chier ! Mais ...

Elle s’arrêta au beau milieu de sa phrase avec un air effaré. Un souvenir lui était revenu, un souvenir qu’elle avait enfoui au plus profond de sa pensée, qu’elle avait demandé à Mihai de lui enlever.. mais visiblement, cela n’avait pas eu de succès. Elle se vit dans le camps caché humain d’Akuma no me, quatre ans auparavant, interrogée et torturée sans relâche jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que ce n’était qu’une pauvre Carnelian qui n’avait aucune place dans Wakaremichi, ne serait-ce que dans les quartiers chauds, et qu’en fin de compte, elle ne savait rien.. ce n’étaient pas les mêmes humains que Thyridlas avait connu, mais ils étaient capables des pires atrocités ...

Oui, mais ils l’avaient laissée en vie alors qu’elle ne servait à rien.. cela ne comptait-il pas pour quelque chose ?

Et puis c’était grâce à eux qu’elle était tout de même capable de se défendre.

Il n’y a ni « méchants » ni « gentils » dans ce monde, se dit-elle. Tout le monde est gris. On a tous tué, on a tous essayé de se défendre.. même moi, j’ai les mains souillées.. mais pourtant, il n’y a pas d’autre manière de survivre, non ? Mais je suis quand même un peu hypocrite, avec mon « peace and love » ...

Les paroles de Thyridlas la tirèrent de ses pensées. Il était donc un voleur ? ARGENT ! OÙ ÇA ?! Ah, mais c’était aussi quelqu’un qui n’hésitait pas à marcher sur les autres.. bah, y’en avaient qui survivaient grâce à ça, que vouliez-vous.

Ah, elle connaissait enfin le nom de son interlocuteur. Thyridlas. Un nom à consonnance étrangère, il ne venait sûrement pas d’ici.

Une pensée lui vint soudain à la tête.

- Hey, Thyridlas.. si t’es vieux de deux cents ans.. attends, les Carnelian, ils ont été créés il y a deux cents ans, je crois.. ouais.. donc tes parents étaient pas des Carnelian, en fait ! T’es dans les premiers Carnelian, donc t’as été créé à partir d’un humain..

Elle recula imperceptiblement.

- T’es humain !

Thyridlas sourit en repensant a la raison qui poussait Ciela a accepter son destin avec tant de résignation: Je les ai jamais connu les humains. Pitoyable. Peut être était il temps de témoigner.

"Moi je les ai connu, plus que bien et je peux t' assurer que ce n' est pas une bonne chose. Pense que pendant des semaines on m' a torturé pour que je réponde a des questions dont j' ignorais les sens, et que quand il l' ont compris il ne m' ont même pas tué. Non, une balle gaspillée, une personne pour nettoyer le sang, deux autres pour évacuer mon cadavre. C' était tellement plus économique de m' abandonner seul au beau milieux du Groenland et attendre que le froid fasse son travail. Tu voit, on a toujours étés considérés comme des sous hommes."

Puis vint l' accusation plus qu' odieuse de Ciela. La shiroi ne lui plaisait plus du tout. Thyridlas perdit tout contrôle de lui même. Ses vêtements fondirent sur lui et il commença a grandir. Sa peau devint noire et des pointes jaillirent de sa peau. Il était désormais un tas de muscles de pointes et de crocs d' environ deux mètres de haut. IL parla d' une voix rauque.

"En général, même suite a une grande offense, je me refuse a tuer des carnélians, mais je vais peut-être faire une exception pour toi... Non. En fait je vais te laisser une chance. Excuse toi dans les trois secondes qui suivent et on pourra repartir du bon pied. De plus, je pense pouvoir affirmer être plus carnélians que toi. Sachant qu' une vie mois humiliante était possible, tu n' a rien fait pour l' obtenir. Sache que tu n' auras pas de troisième chance."

Thyridlas ramassa sa lame et commenca a jouer avec tout en reccomencant a marcher vers Ciela.

- Moi je les ai connus, plus que bien et je peux t'assurer que ce n'est pas une bonne chose. Pense que pendant des semaines on m'a torturé pour que je réponde a des questions dont j'ignorais les sens, et que quand il l'ont compris il ne m' ont même pas tué. Non, une balle gaspillée, une personne pour nettoyer le sang, deux autres pour évacuer mon cadavre. C'était tellement plus économique de m' abandonner seul au beau milieux du Groenland et attendre que le froid fasse son travail. Tu voit, on a toujours étés considérés comme des sous-hommes.

Thyridlas avait donc connu la même chose qu’elle.. étais-ce la manière de fonctionner des humains ? Ou tout simplement une coincidence ? Ciela essaya de nouveau de pousser son propre souvenir atroce hors de son esprit, en vain. Elle crispa les mains, essayant de cacher ses sentiments.

C’est alors que sa bouche avait laissé échapper ce commentaire, vraiment idiot devant quelqu’un comme le Carnelian qui la dévisageait.. Ciela vit alors se tordre et se déformer les traits fins du jeune homme en une masse noire qui fit s’hérisser ses cheuveux.

- Ne.. ne nous énervons pas, bien sûr que tu n’es pas humain !

Ciela se leva elle-aussi, se rendant compte que même en ayant quatre ans de plus que la forme que prenait d’habitude le Murasaki, il faisait quand même une bonne tête de plus qu’elle.. et maintenant qu’il était sous sa forme de monstre, il devait faire une cinquantaine de centimètres de plus ! Aie..

Mais voilà qu’elle ressentait, soudain, au pire moment, de l’indignation. Lui ? Plus Carnelian qu’elle ? Bon, il était vrai qu’elle s’était entraînée pendant un bout de temps chez les humains, et il était vrai que contrairement à lui, elle était quand même assez pacifique.. mais est-ce qu’être Carnelian, cela voulait dire utiliser ses pouvoirs pour tuer, pour faire le mal autour de soi ?

Non.

Elle s’approcha de la masse bruisselante, ramassant tout son courage pour ne pas s’enfuire en hurlant. Sa main resta sur le kunai.

- Et pourquoi tu te crois plus Carnelian que moi, dis ? Si j’avais un pouvoir utile, je l’utiliserai pour le bien ! C’est ça, être Carnelian ! Les humains nous ont peut-être créé
avec de mauvaises intentions, mais maintenant qu’on est débarrassés d’eux, on n’est pas obligé d’utiliser nos pouvoirs pour tuer les gens ! On doit prouver qu’on est meilleur que les humains, qui ne sont pas capables de vivre en paix !

Elle fit un mouvement large du bras vers le paysage dévasté qu’était le quartier en ruines.

- C’est ça, le monde des Carnelian ! Crois-tu qu’il est meilleur que celui des humains ?! Il est peut-être même pire ! Eux, au moins, ils avaient un certain ordre, un gouvernement ! Nous, on a quoi ? Des gens qui se battent à tort et à travers, et, comme les humains, de la drogue, de la prostitution ! Il n’y a pas de quoi être tout fier !

Tuer!
l' ordre mental secoua littéralement Thyridlas. Il allait s' exécuter lorsque la figure de la shiroi changea de couleur et qu' elle s' empressa de bafouiller un truc pour s' excuser. Non mais sans blagues... Et la elle fit encore une erreur. Elle s' attaqua a l' empire Carnélians et lui préfèrent le règne humain. Thyridlas en fut profondément blessé. Puis il commença a parler.

"Non... L' empire carnélians n' existe pas encore. Ce que tu désigne avec tant de dédain est le reste d' une révolution a présent accomplie. Les générations suivantes se bâtiront par la suite. Je suis en attendant son incarnation. Tu me diras que chacun a sa propre conception de "être un Carnélians". Pour moi c' est se hisser vers l' étage supérieur, hurler, mourir si il le faut pour y arriver mais tout faire pour s' y hisser et, une fois parvenu a ce que l' on pensait être le sommet, lever la tète et sourire en constatant qu' il existe encore un étage plus élevé, et recommencer a grimper. Mais pour d' autres c' est donner des leçons de morale quand on se ballade avec un uniforme de soubrette."

Thyridlas voulait blesser Ciela, Car elle niait sa raison d' exister et tous les efforts qu' il avait du faire jusqu'a maintenant. C’ en était intolérable. Si il était a présent hors de question de tuer Ciela, Thyridlas voulait la blesser pour qu’ elle comprenne ce que les mots souffrance et peur voulaient dire.

Le Murasaki n’avait toujours pas changé de forme, et Ciela sentait presque physiquement la violence qui émanait de celui-ci. Elle regrettait déjà ses mots, qui avaient été sans doûte un peu osés en présence de Thyridlas.. mais bon, c’était ce qu’elle pensait du monde, hein ? Elle avait droit à sa propre opinion, quand même !

C’est alors qu’il prononça des mots qui la choquèrent. L’empire Carnelian ? Il croyait vraiment que les Carnelian, avec leur désorganisation, leur violence, pouvait exister ? Enfin.. et puis c’était quoi cette insulte de merde ? Elle détourna la tête en n’essayant de ne pas rougir.

- T’as pas le droit de dire ça, lui dit-elle, essayant de prendre un ton digne, malgrès les apparences. On n’est pas tous Murasaki. On n’est pas tous voleur professionnel, on n’a tous pas un don utile.. parce que si tu n’avais pas remarqué, certains ont uniquement un désavantage, comme moi, comme les Rei, certains doivent travailler pour survivre ! On vit comme on peut, et il se trouve que le travail qui paie le plus pour l’instant, pour moi, c’est à la patisserie. T’imagines ce qui se passerait si j’essayais de voler un truc dans une banque ? Au mieux, on me rirait au nez, au pire, on me tuerait ! On n’a pas tous ta chance.. Thyridlas.

Elle lui fit enfin face, plongeant ses yeux droit dans les siens, s’habituant peu à peu à la forme effrayante qu’il avait prise.

- Tu crois que j’ai jamais essayé de me hisser vers le niveau supérieur ? Il y a longtemps, je voulais être Akai. Oui, c’est impossible, je sais, mais j’voulais. C’est marrant, hein ? Mais à ce moment là, ça semblait faisable car j’avais un ami Akai. Pour rejoindre sa famille, j’ai du d’abord faire partie d’un camps humain, me faire torturer, j’ai du quitter l’humain qui m’aim- qui, qui.. qui est mon pire ennemi maintenant.. et puis devine quoi ? Quand j’suis revenue, en un morceau bien heureusement, y’avait plus personne. Il s’était barré. Elle est bien poétique, ton histoire de sommet, mais moi j’dis qu’il faut pas avoir des rêves de grandeur. Faut vivre sa vie comme on peut !

Elle replongea la main dans son sac pour bouffer un autre carré d’algue sêchée. Peut-être que si elle changeait le sujet à un truc qui lui plairait, elle aurait plus de chance de sortir d’ici vivant.

- Alors, heu.. bon.. dit-elle, consciente de son changement de sujet pas très discret, ..qu’est-ce qui t’amène ici ?

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