Bienvenue dans.. euh.. bah, ici! [PV TSHII ET RACHEL]

Une des portes intérieureres de l’église tomba au sol avec un grand fracas, faisant jaillir des nuées de poussière dans les airs. Mihai, qui était tombé avec, se releva en toussant, avec un horrible mal de coude. Vraiment, il n’était pas fait pour ce travail-là. Lui, c’était plutôt du genre élégant : on t’appelle pour tuer quelqu’un, tu viens, tu absorbes son don, puis tu l’utilise contre lui, on te paye et tu repars avec un rire maniaque. Tout celà était facile, étant donné qu’il ne pouvait sentir aucune émotion.

Mais Mihai avait tout de même une certaine dignité, et se casser la gueule en plein milieu d’une église poussiéreuse n’avait pas été dans son plan. Tant pis, hein ?

Il s’épousseta, se remémorant les étranges circonstances qui l’avaient mené ici. Quelques jours auparavant, une femme qu’il ne connaissait même pas, et qui semblait décidé à ne pas montrer son visage l’avait abordé dans la rue, le suppliant de se rendre à Antoinette Blue.

La première chose à laquelle Mihai avait pensé, c’était : « Vous me payerez ? » Car bien sûr, même s’il avait suffisamment d’argent, il savait que sa colocataire était fauchée et apprécierait bien ça, et comme c’était la seule personne qui pouvait lui faire ressentir une émotion, si petite soit-elle.. pourquoi pas ? ..Mais apparament, la femme, une Shiroi aux ailes d’anges, était pauvre elle-aussi, et ne souhaitait qu’une chose : quelqu’un, ou quelque chose, avait tué celui qu’elle aimait et s’était réfugié dans l’église ; un Murasaki ? Un monstre ? ..tout ce que Mihai savait, c’est que la jeune femme désirait la vengeance, et qu’on lui avait dit que Mihai était doué pour ça. Et pourquoi pas, après tout ? Ce serait amusant.

Enfin.. maintenant qu’il se trouvait sur le lieu même, il n’était plus trop sûr. Cela faisait quelques jours qu’il défonçait les portes, cherchait dans tous les recoins de l’immense bâtiment et ne trouvait rien.

C’est alors que des pas se firent entendre au bout du long couloir.

Ah, finalement ! C’était sûrement la personne qu’il cherchait. Mihai espérait qu’il en aurait vite fini, il pourrait récupérer ses nuits sans sommeil après.

[HRP=Bee Jme lance =) Bon j'préviens avant le début du post, j'met presque pas d'accents sur les lettres ^^]

Tshii arriva dans l'église par la porte de derrière qui s'était poussée doucement avec un vieux grincement, lors de son entrée. Elle avancait lentement se tenant les mains telle une petite fille sage. Sage?? Tshii?? Nan, surement pas. Les couloirs de l'église étaient tous similaires, on pourrait s'y perdre. D'ailleurs, par où était-elle passée?? Elle se tourna pour voir si elle apercevait une porte en bois vieilli, mais ne vit rien. Elle se rretourna et aprecut face a elle un homme. C'uila la surpris un peu, mais ne l'effraya pas. Elle le regarda droitement, fixement dans les yeux. On pouvait voir dans ls yeux de Tshii l'homme qui était devan tellement ces yeux ne montraient rien. Elle se demanda un instant s'il fallait qu'elle parle ou s'il fallait garder ce silence. Elle s'avanca d'un petit pas, se tenant toujours les mains. Elle murmura. Qu'avait dit Tshii au juste??

-Haha...

Tshii rigolait sournoisement, s'étai un srte de rire un peu forcé. Le rire qui sort lors d'une expiration courte et breve. Elle regardait toujours l'homme quand elle vit qu'il était tout plein de poussière.

[HRP= genre j'sui folle xD]

Bienvenue dans.. euh.. bah, ici! [PV TSHII ET RACHEL] Banlala

Un fracas terrible dans l'allée peu amène où Rachel avait mis le pied. C'était la première chose qu'elle avait entendu.
...
Non, en fait, pas vraiment. Depuis le début, elle avait observé le bonhomme et sa drôle de démarche. Trop élégante, trop sophistiquée pour se prendre au sérieux. Telle était la pensée qui, sans même qu'elle s'en aperçoive, poussa Rachel à le suivre, telle une voleuse traquant sa victime, dans la rue, sans même qu'elle le connaisse.
...
Bon, il fallait avouer, il y avait autre chose. Une sorte de lueur, de chose-indescriptible-ressentie-par-un-sens-caché-non-connu qui se dégageait de l'être, qui l'avait fait ressentir l'irrésistible envie de suivre ce mec, qui était peut-être bien un pédophile...
En clair, elle se l'avouait difficilement, il était super mignon.
La stalker qui sommeillait en elle s'était donc éveillée, et avec elle le besoin de savoir absolument tout ce qu'il allait faire. Ainsi, elle le suivait, en quasi transe, et à aucun moment ne fut-elle consciente de ce qu'elle faisait. C'était comme si, pour elle, elle était encore en train de rentrer chez elle.

Elle l'avait ainsi suivi dans son trajet, plusieurs rues durant, s'éloignant de plus en plus du rayon de quartier qu'elle connaissait, sans se rendre compte du fait qu'elle serait totalement incapable de revenir sur ses pas.
Elle avait ainsi traversé routes, manquant de se faire écraser, peut-être même quartiers, puis était rentrée dans une église sans s'en apercevoir.

Son état second se dissipa d'un coup lorsque, dans un coup d'une élégance, d'une grâce des plus raffinées, il s'écroula par terre, emportant au passage une jolie -vieille- porte, souelvant au passage un nuage aveuglant de poussière, qui disparut l'instant d'après.
Ses réflexes humains prenant le dessus, elle recula d'un pas, et fut prise d'une toux sonore, qui résonna dans toute l'enceinte du bâtiment.
Ainsi, elle reprit ses esprits en notant que, pour la discrétion, c'était raté.

Ensuite seulement, elle s'aperçut de là où elle se trouvait, et mit quelques longues secondes pour s'affoler intérieurement, comme quoi "kékimapridalélaaa ?!", se lançant quelques injures à elle-même en même temps.
Puis, lorsqu'elle aperçut (de dos), silhouette qu'elle reconnaîtrait parmi mille, le jeune homme qu'elle avait vu tout à l'heure, elle comprit ce "kilavépridalélaaa".
Son cerveau reprit alors toutes ses capacités, et elle jugea enfin bon de se demander ce qu'il pouvait bien foutre dans un église en ruines, et casser une porte qui ne lui appartenait pas, violer l'enceinte d'un ex-bâtiment religieux, et tout ça sans ciller.
Enfin, elle aperçut l'autre demoiselle qui se trouvait un peu plus loin, en plein dans le couloir dont la vue lui avait été accordée lorsque la porte fut tombée. Elle aussi, qu'est-ce qu'elle faisait dans un endroit si peu approprié, elle, jeune fille dont Rachel ne sut évaluer l'âge ?
Une pensée lui traversa l'esprit, la faisant frémir. Et si...
Et si il s'agissait là d'un rendez-vous amoureux, auquel elle s'était effrontément invitée, telle une malotrue ? Et si les deux jeunes gens étaient petits amis et qu'ils avaient prévu de faire on ne sait quelles choses catholiques ou non dans l'enceinte de l'église désaffectée ? Et si, par sa présence, elle les avait frustrée, et qu'ils allaient être découragés de toute autre tentative ?
Et si, pire, tout ça se révélant exact, le bonhomme à l'allure bizarre si meugnon avait déjà une petite amie ?

...

Elle le détailla encore une fois, et, bien qu'il fut de dos, ayant encore son visage de face entrevu quelques temps auparavant gravé dans sa mémoire, elle réalisa qu'il était pas mal âgé, déjà.
Rien qu'à sa carrure, elle aurait dû tiquer tout de suite.
Elle réprima un soupir, pour bafouiller à la place de quelconques et emmêlées excuses, lorsqu'elle fut interrompue par la fille.

- Haha...

...Hein ? songea-t-elle.

Qu'est-ce qu'un rire pareil, trop bref pour être sérieux, trop sérieux pour être nerveux, avait de romantique, là dedans ?
Elle en conclut donc à la va-vite qu'ils n'étaient pas ensembles, ce qui lui tira un soupir de soulagement qu'elle ne fit pas l'effort de retenir, cette fois.
Pourtant, l'ambiance s'était durcie en même temps que cette révélation lui était apparue.
Beaucoup plus froide.
Elle craignait pour la suite.

Mihai se retourna vivement. Il y avait une fille derrière lui. Le bruit de pas dans le couloir avait donc sans doute été causé par l’écho, après tout, c’était fort possible dans cette grosse ruine en pierre.

Il dévisagea l’apparition, analysant son apparence de bas en haut pour tenter de trouver un signe distinctif quelconque qui la démarquerait comme un Shiroi et donc comme innofensive. À part ses oreilles quelque peu elfiques, qui auraient facilement pu être un simple défaut de naissance, il ne vit rien hors de l’ordinaire : elle était d’apparence assez jeune, avec un visage innocent percé par deux grands yeux brillants, et portait une simple robe d’été qui semblait innapropriée à la froideur baroque de l’église.

Il plongea ses propres yeux dans les siens, tentant d’y déceler un sentiment quelconque ; quelque chose qui lui indiquerait si elle était bien le tueur qu’il recherchait. Car si Mihai était complètement dépourvu d’émotion, il était en outre assez doué pour les distinguer dans les yeux des autres, bien qu’il ne comprenne pas leur sens. Pour lui, une émotion, c’était une définition, quelque chose qui ne s’appliquait pas à lui. Quand votre copine vous quitte, vous êtes triste. Quand on vous vole votre argent, vous êtes en colère ...

C’est alors que la fille laissa échapper un « Haha.. » dans lequel il ne put distinguer aucune nuance.

Mihai s’apprêtait à lui adresser la parole quand il entendit quelqu’un réprimer une respiration derrière lui. Pas de doute, c’était bien une autre fillette, donc l’apparence flamboyante contrastait bien avec la précédante. Celle-ci semblait gênée par quelque chose.

- Excusez-moi de vous avoir dérangé, mademoiselle, dit-il en s’inclinant. Nous venons juste de nous rencontrer.

Il eut un sourire qui se voulait bienveillant envers les deux filles.

- Vous saviez que c’est très dangereux par ici ? Quelqu’un dont les intentions ne sont pas très bonnes rôde dans les parages ; il vaut mieux ne pas rester à découvert ...

[HRP= Haaan vous étes méchaaaantes, vous entrez même pas ans mon vieux délir xD]

Tshii avait vu l'homme, mais ne s'était pas rendu compte de la présence de la jeune femme. Elle se tourna rapidement, la regarda dans les yeux et s'écarta un peu de telle sorte que tout le monde puisse se voir sans problèmes. Elle observa toujours attentivement les murs qui étaient vraiment similaires. Quels détails pourraient prouver le contraire?? Tshii vit que l'homme voulait être gentil, aimable... Ou quelque chose comme ça

*...*

C'est de cela que venait son petit rire, bref. Elle ne détourna ses yeux des murs qui les entouraient tous trois. Un homme,rodait dans les parages?? Mais c'éti le seul ici présent... Tout ceci était assez étrange, sans l'être vraiment. Pu importait a Tshii qu'un fourbe traine ici, a... [Où sommes-nous?? Antoinette Blue vous dites?!] Eh bah peu importait a Tshii qu'il traine a Antoinette Blue. Tshii bougea un peu. Elle vit l'homme et la femme face a face. Elle passa devant eux, s'avancant dans le long couloir qui ne semblait se finir. Ses ballerines tapaient au sol et on entendait l'écho de ses pas. Elle se retourna et lanca un petit mot.

-Ce-ci dit, je ne m'en rend pas compte. Est-il dangereux?? Si oui, peu m'importe de me trouver face a cette personne.

Tshii se mit face au long couloir sans fin et avanca, lentement, un peu mollement. Elle marchait délicatement, comme si elle craignait d'heurter le sol. Son ruban noir qu'elle avait au coup volait dans les vents frais des ruines de l'église.

[HRP= J'pars =) Vous allez pas vous débarasser de moisi facilement^^]

Heh ?!
L'individu, dont le nom lui était toujours inconnu d'ailleurs, leur avait subitement annoncé que des pédophiles-voleurs-violeurs traînaient dans le coin. Ou un truc du genre.
Alors qu'elle était totalement perdue, loin de chez elle et de tout endroit qu'elle connaissait.
Sous l'effet de l'angoisse, son corps se raidit, tandis que ses mains cherchaient à tâtons un quelconque pan de sa robe pour s'y rattacher. Pan qu'elles ne tardèrent pas à trouver, afin de le triturer nerveusement.
Elle baissa les yeux, quelque peu honteuse d'elle, sans qu'on la remarque plus que ça.
Puis Tshii rompit le silence, et Rachel leva le regard vers elle, tout en gardant sa tête immobile, juste afin d'attribuer une vision aux paroles qu'elle allait entendre.

- Ceci dit, je ne m'en rends pas compte. Est-il dangereux? Si oui, peu m'importe de me trouver face à cette personne.

Rachel fronça les sourcils.
La jeune fille semblait confiante. Comme si elel n'avait jamais vécu la torture auparavant, comme si elle n'en avait qu'une idée vague, trop lointaine pour qu'elle ne puisse s'en soucier réellement.
Or, en ces temps-ci, c'était impossible.
Tous souffraient de leur côté, chacun pour soi. Seules quelques âmes encore pures acceptaient d'accorder ne serait-ce qu'un peu d'importance aux autres.
Du moins, c'était la vision de ce monde qu'elle gardait, et il se pouvait que ce soit totalement faux. Néanmoins, elle en doutait.
Pour elle, cette âme pure, c'était son oncle. Son oncle qui l'avait choyée, aimée comme sa vraie fille depuis le jour où il l'avait recueillie. Elle en gardait une pensée amicale, chaleureuse, qui envahissait chaque parcelle de son corps dès l'instant où elle y songeait.
Quoique, si elle persistait à s'attarder, si la nuit était déjà tombée lorsqu'elle rentrerait, la pureté de cet homme allait vite se transformer en rage, et elle ne ferait pas long feu.
Encore fallait-il retrouver le chemin pour rentrer, et l'une comme l'autre, ces deux idées ne l'attiraient pas vraiment.

Elle s'interrompit lorsque la fille en blanc se retira avec grâce, quoique les clapotements plus que sonores de ses pieds au sol lui retiraient tout de suite cette apparence fantomatique.
Le courant d'air formé par son départ fouetta la peau découverte de Rachel, qui frémit, se rendant compte par la même occasion à quel point elle avait froid. Le ciel était déjà sombre, et la nuit était glacée en ces contrées. Aussi implora-t-elle Mihai du regard, bien que certaine qu'il ne pourrait pas comprendre en la fixant simplement qu'elle voulait exprimer: "Je me suis perdue, alors s'il te plaît, si tu connais le chemin vers ma maison -bien que ça m'étonnerait-, montre-le-moi, ou accompagne-moi. Si tu ne sais pas, j'hésite entre te demander de me tenir compagnie ou bien de chercher par tous les moyens comment rentrer chez moi, bien que ça semble plus impossible que faisable.".
Elle prit une grande bouffée d'air dans l'espoir de lancer un soupir des plus longs et des plus désespérés, soupir qui devint grimace, l'air frais qu'elle avait inspiré lui pénétrant dans les poumons, gelant tout son corps au passage.

Puis elle eut un déclic, et son visage se détourna subitement vers le jeune homme, qu'elle jaugea un instant, apeurée.
Une pensée qui la glaça bien plus que tous les airs frais du monde.
Et si...et si c'était lui, l'être dangereux dont il avait fait mention ?
Un psychopathe jouissant du plaisir de faire tourner ses proies en bourrique, avant de les tuer sauvagement.
Il la dominait bien d'une ou deux larges têtes. En cas de combat, avec une carrure pareille, et aussi proche d'elle, il était impossible qu'elle parvienne à se défendre selon les conditions idéales.
Discrétion incarnée, le coeur battant à tout rompre, elle s'écarta d'un pas lourd vers la gauche, songeant déjà à tous les prétextes qu'elle pourrait servir dans l'unique but de s'échapper.
Etrangement, aucun ne lui vint.

Bah, j’suis une grosse méchante, tu savais pas? =D

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Mihai s’apprêtait à adresser la parole à la fille en blanc quand celle-ci se retourna subitement pour s’enfuir le long du couloir. Peut-être avait-elle peur ? Vu ce qu’elle avait dit, il semblait que non, mais elle devrait être vraiment sûre d’elle pour refuser de rester dans la compagnie des autres ; on a toujours moins peur quand on n’est plus seul.. enfin, qu’est-ce que Mihai en savait, de la peur ? Lui, il frissonnait quand il avait froid.

Il tourna son attention vers la deuxième jeune fille, qui le dévisageait avec un regard plein d’émotion.. elle semblait être perdue, seule, mais ce n’était qu’une estimation. Mais voila que son regard se détournait subitement, et qu’elle semblait se crisper, s’éloignant de lui. Les gens avaient vraiment des réactions bizarres, parfois. Mais bon, il était vrai que Mihai était parfois un peu sinistre avec sa courtoisie.

Enfin, s’il était désagréable, ça serait pas mieux. Il étendit son bras pour lui tendre son manteau.

- Tenez mademoiselle, vous allez avoir froid.

Il s’approcha un peu d’elle, essayant de prendre un air bienveillant qui contrasta un peu avec ses muscles et son 1m80.

- J’ai été chargé de prendre une vengance contre un tueur qui se trouve ici. Je ne peux donc pas vous accompagner à l’exterieur ; vous devrez vous y rendre toute seule. Bien sûr, si vous ne voulez pas, vous pouvez rester en ma compagnie, mais je vous le déconseille. Ne restez qu’ici si vous êtes à la hauteur de la tâche.

Il avait pris un ton froid, mais c’était pour son bien. Après tout, si la jeune fille n’avait pas un don suffisant, elle lui ferait perdre du temps et serait un obstacle entre lui et son argent.

Quand il eût sa réponse, Mihai se retourna pour ouvrir d’un coup violent la dernière porte qu’il n’avait pas franchi, les pans de sa chemise blanche fouttant sa peau dans le vent intense. Il se trouvait dans une cour extérieure inondée d’un soleil froid ; au bout de celle-ci, une autre porte. Combien de temps allait-il chercher ainsi ?

Elle prit soin de l'écouter, néanmoins plus suspicieuse -et cela se voyait dans son attitude, plus renfermée- qu'auparavant. Même si une part d'elle continuait de le dévorer du regard, buvant chacune de ses paroles avec moins de prudence que l'aurait fait une jeune fille avertie dans ce genre de situation.
Il lui proposa d'abord un manteau, qu'après réflexion, elle accepta. Après tout, un manteau ne pouvait pas être ingurgité, donc enduit de somnifère pour éléphant ou non, elle s'en sortirait indemne, pour peu qu'elle ne tente pas de le dévorer.
Il était bien trop grand pour elle, mais elle s'y emmitoufla tant bien que mal, et la chaleur de Mihai ne tarda pas à s'emparer du corps de Rachel, si bien qu'elle ne put réprimer un soupir de satisfaction. Sans même se soucier de s'il avait froid, lui, bien qu'à son allure insensible, cela semblait impossible.
Il lui annonça ensuite qu'on l'avait chargé de tuer quelqu'un, ou quelque chose du genre. A ces mots, elle fut à novueau saisie de frissons.
Alors, elle comprit: l'homme dangereux dont il avait parlé, ce n'était pas lui -Dieu soit loué-, mais quelqu'un d'autre. Un homme qu'il avait été chargé pour tuer.
Seulement à ce moment, elle tiqua.
Ca...ça voulait dire quoi, ça ? Il était tueur à gages ? Il se faisait du fric sur les cadavres des autres ? Les gens comme ça, il y en avait de plus en plus. Les temps en guerre favorisaient ce côté de la société, aussi.
La violence, toujorus la violence. Elle avait l'impression d'avoir été baignée dedans dès sa naissance, et ne parvenait pas à s'en sortir.
Sa carrure imposante lui permettait tout à fait d'exécuter ce genre de job; néanmoins, elle ne l'aurait jamais imaginé ainsi. Etait-il un de ces types pervertis par la guerre, égoïste au point de se jeter avidement sur le premier steak qu'on lui lancerait, griffant, tuant pour y parvenir ? Un de ces types pitoyables, violents, brutes, dont seule l'existence propre compte ? Un de ces types...comme son père ?
Sous ses apparences de gentleman...
Tout, sauf ça.
Glacial, il lui fit comprendre que si elle restait sur son chemin, elle ne ferait que l'encombrer, qu'elle ferait mieux de partir pour ne pas le gêner, si son don n'était pas puissant.
Son don... Une arme ?
Elle refusait.
Mais c'était dans sa nature. Elle pouvait aisément blesser totu en restant indemne, fracasser un vase sur le crâne d'un ennemi...
Dans tout son être, au plus profond de sa chair, elle était faite pour tuer. Les Carnelians étaient faits pour se rebeller, et mener à bien leur révolte. C'était le principe même de leur existence, une notion qu'on lui avait enfoncé dans le crâne dès son plus jeune âge.
C'était il y a si logntemps....
Elle ouvrit la bouche à plusieurs reprises, pour la refermer tout autant de fois, jugeant bon de réviser ce qu'elle voulait dire, que ce ne soit pas trop inutile... car elle ne voulait en aucun cas frustrer, ennuyer le jeune homme, mais c'était une autre affaire.
Puisant dans le plus profond de son âme ses dernières traces de courage, elle se lança, prenant une longue inspiration, le regardant comme une petite fille cherchant à lutter contre ses hésitations:

- Je ne peux pas m'en aller, je me suis perdue en...
...en me perdant. Et je ne sais pas où c'est, chez moi. Mon oncle me tuera plus si je suis déjà morte quand je rentrerai que si je rentre tard... (elle s'interrompit, rougissant, s'apercevant qu'elle s'emmêlait les pédales. Son regard se rabattit sur le sol, tandis que, cherchant ses mots, elle tentait de continuer:)...Enfin, vous avez dit que y'a quelqu'un de dangereux, et... euh... Ben je serais mieux avec vous que seule, perdue, dehors, non ? Enfin, je sais pas si mon don (elle prit le soin d'accentuer le mot, réprimant un grincement agacé de dents) est aussi utile que ça, mais j'ai pas envie de mourir, et...

Elle se tut, consciente qu'elle ne faisait qu'aggraver son cas. Elle n'osait pas prendre le risque de croiser son regard, refusant même d'imaginer le dédain qui devait y flamboyer.
Ses mains trituraient nerveusement le manteau de Mihai, elle fit un effort pour les relâcher, mais elle refusèrent.

- Enfin, c'est comme vous voulez, bien sûr ..! Je ne peux pas vous obliger d'accepter ma présence, d'autant plus que vous dîtes que ça vous encomb-

Elle s'interrompit pour pousser un cri strident, manquant de lâcher le long vêtement qu'elle tenait d'une poigne peu assurée, lorsque son compatriote abattit son poing sur la porte qui se trouvait alors près d'eux -qu'elle n'avait même pas remarquée, d'ailleurs-. Celle-ci pivota en grinçant, comme grincheuse qu'on l'ait sortie de son long, long sommeil.
Le bruit soudain fut insoutenable pour les oreilles fragiles et non prévenues de Rachel, mais elle ne tarda pas à s'en remettre, tendant discrètement la tête pour voir ce que cachait la porte.

Une autre porte.

[J'ai pas avancé pour un sou, tu mènes la danse.]

Elle se retourna brusquement lorque que Tshii entendit le bruit de porte qui tombait. C'était l'hommen il avait donné sa veste a la jeune femme, et avait poussé la porte. Etait-ce pour ne pas la salir?? Nan, ou du moins elle ne le pensait pas. Elle voyait de la poussière s'élever dans l'espace. Les murs ne semblaient pas attraper de la poussière. Juste le sol. Tshii regardait l'autre fille. On l'aurait dit amoureuse de l'étranger. Nan. Impossible, ils ne se connaissent pas,enfin personne ne savait vraiment qui connaissait qui. Ses mains vinrent resserrer le ruban qui lui servait de "collier". Allait-elle s'étouffer si elle le serrait trop?? Oui, elle s'arreta a temps. Un coup de vent passa entre les arcs voutés de l'église. Il effleura le visage de Tshii, caressa ses cheveux qui volèrent un peu vers la droite, et traça sa route au long du couloir. On voyait dans les yeux de Tshii, le reflet des evênements tellements ils étaient Candides, vides. Plus l'homme abattait les portes, plus il y en avait une autre plus loin. Elles ne finissaient donc jamais?? Elle vit, dans le petit jardin de l'église un lac. De l'eau. Elle pourrait exercer un peuson "don". Le fait de prononcer ce mot lui écorchait la bouche, l'esprit.

*Erff... J'ai pas demandé a être opérée moi!*

Elle continua son chemin vers la nouvelle porte qui vnait d'etre découverte, elle l'ouvrit doucement. Cette drnière grinca stridemment, fortement. Elle se boucha les oreilles comme l'avait fait la jeune femme. Elle les regarda, sentant que la femme avait le contact facile et peut etre direct qui sait?! Tshii se tint les mains jointes, pour éviter de les laisser s'enfuir. Elle ne traversa pas la porte qu'elle venait d'ouvrir. Elle observa et remarqua qu'il y avait encore une porte plus loin dans le couloir d'en face. Elle ne tenta pas de franchir la dernière découverte.

Post mangaaaa =D

Au fait, Tshii, le tueur (c'ta dire la gamine XD) est un intervenant de Rachel dont on peut lire la description ici> https://cantarella.forumactif.org/intervenants-f55/intervenants-de-rachel-t65.htm#278

^^

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A travers les failles des murs en ruines de l'église, ces mêmes failles qui laissaient passer les courants d'airs glaciaux, depuis la salle la plus enfouie du bâtiment, Mana percevait leurs pas, à cadence différente, et leurs voix, allant de la moins assurée aux plus confiants.
Elle les avait ainsi écoutés, depuis l'instant même où ils avaient franchi le seuil de l'église.
Elle s'était d'abord sentie en insécurité, sensation qui ne faisait que s'amplifier. Son coeur battant à tout rompre, les questions avaient fusé en son esprit. Cela faisait déjà quelques semaines qu'elle logeait comme elle pouvait dans l'enceinte du bâtiment, supportant tant bien que mal le froid et l'inconfort. Mais au moins, personne encore ne l'avait dérangé. Elle n'avait jamais couru le risque d'user de son don, encore une fois contre son gré. Elle n'avait encore jamais eu à se soucier du danger qu'elle représentait, encore jamais dû y repenser, acte qui était très douloureux, psychologiquement.
Jusque là.
Que faisaient-ils là ? Savaient-ils le risque qu'ils couraient, de sa présence ? Savaient-ils le nombre d'inconnus qui étaient tombés raides morts à ses pieds, sans même qu'elle le désire ardemment ?
Alors qu'elle se craignaient elle même, ils étaient venus à sa rencontre, ignorant leur instinct de survie. Mais elle n'avait pas peur pour eux, elle ne craignait nullement qu'ils meurent comme tous les autres -enfin si, tout de même un peu, mais...-. Ce qui réveillait en elle cette haine, c'était bien elle-même. Elle se détestait, elle aurait tout fait pour mourir, épargnant ainsi la vie de bien du monde. Chaque fois qu'elle tuait, elle se semblait à elle-même un peu plus effrayante, et un peu plus indigne de vivre.
Ces pensées étaient amères, et égoïstes, elle le savait.
D'autant plus que ce qui faisait qu'elle était toujours en vie à cet instant, c'était bien que, malgré ses idéaux d'un monde sans elle, elle n'avait jamais eu le courage de se donner la mort.

Un écroulement sonore de ce qui lui semblait être une porte ou un mur lui fit lever les yeux, bien qu'ils ne virent rien d'autre que le vitrail brisé qui se tenait devant elle. Le sol avait tremblé.
C'était eux, ils se rapprochaient. Dangereusement.
Son cœur accéléra, sa poitrine se soulevant irrégulièrement, et son menton tremblant, hoquetant fut bientôt parcouru d'un fin ruisseau de larmes.
Ils venaient la tuer. Ils venaient accomplir cet acte qu'elle n'avait jamais osé exécuter.
Et la mort, bien qu'elle en fut une messagère, l'effrayait à un tel point qu'elle s'effondra au sol.
Tout... Elle ferait tout pour gagner du temps. Elle aurait pu s'enfuir, mais ce n'était pas tâche aisée. Tout d'abord parce que, dans son état, la chance de ne pas trébucher si elle s'essayait à courir était nulle, que cela ferait du bruit qui aiderait à la localiser, mais aussi parce qu'elle serait bien plus en sécurité si elle se cachait. Dans le sens ou, dans un cas comme dans l'autre, elle était fichue. Alors un peu plus, un peu moins...
Et avec un peu de chance, son don la sauverait.
Cette idée la fit déglutir, puisque contraire aux principes qu'elle s'était toujours efforcée de suivre. Mais...mieux valait survivre avec la mort de ses poursuivants sur la conscience que l'inverse.
Elle eut un petit rire, timide et nerveux, qui l'aida à surmonter ses craintes, tandis qu'elle ajoutait mentalement ça aux arguments qui lui prouvaient qu'elle était un des êtres les plus égoïstes de tout Cantarella.
Cessant de geindre, elle se releva avec difficulté, et s'appuya contre un mur, y collant son oreille en s'efforçant de calmer ses sursauts, afin de se renseigner sur où ses poursuivants étaient, exactement. Bien que ce fut dur, elle avait mémorisé, force d'expérience, le plan quasi exact de l'église.
Elle ferma les yeux, pour mieux se concentrer...

...vit qu'elle n'en aurait nullement besoin lorsque la porte qui se trouvait à quelques centimètres d'elle à peine se fendit en deux dans un craquement; son cœur cessa de battre un instant, et elle se retint de justesse de pousser un cri, laissant cependant ses larmes gambader sur le jardin de ses joues.
Celui qu'elle avait identifié comme "la voix d'homme" s'avança d'un pas assuré dans la pièce, tandis qu'elle s'efforçait de rester immobile, ce qui était déjà raté au vu des frissons qui la secouaient.
Son visage s'était tordu en une moue exaspérée, tandis qu'il prononçait les mots qui lui firent l'effet d'un ange venu la chercher.

- Cette salle est vide.

Il ne l'avait pas vue.
Elle n'eut pas le temps de remercier intérieurement la Providence qu'une tête rousse vif apparut, dépassant le cadre de la porte, et balaya des yeux la pièce.
Comprenant qu'elle n'aurait plus cette chance, elle s'autorisa un "Gniiih !" bref et strident, tandis que, en perspicacité incarnée, Rachel s'écria, la désignant du doigt, un heureux sourire aux lèvres:

- Hey, nan, y'a quelqu'un ! puis, prenant une voix douce pour ne pas effrayer la gamine (d'environ son âge), elle reprit: Bonjour... N'aie pas peur, on veut juste savoir, t'aurais pas vu un grand homme en manteau noir taché de sang ?

Telle était son innocente vision du tueur recherché par Mihai
Cette chance d'avoir une fille aussi naïve dans ses poursuivants ne lui paraissait pas vraiment une chance lorsque, voyant le regard méfiant de l'homme, elle devina qu'il n'était pas dupe pour un sou.
Conservant son attitude de petite fille terrifiée (ce n'était pas bien dur puisqu'elle l'était vraiment), sans parvenir à calmer ses tremblements, elle remua faiblement la tête pour dire "Non.", consciente que mentir n'amènerait que des soucis en plus.
Son don ne se manifesta pas plus, et elle renonça à miser sur cet atout. Il ne marchait que lorsqu'elle ne s'y attendait pas, et le plus souvent contraire à ses intentions.
Puis, à la vitesse de l'éclair, toutes les questions dangereuses qu'ils ne manqueraient pas de lui poser, dont la réponse révèlerait sa réelle identité lui traversèrent l'esprit, et elle chercha une réponse à toutes. Prise au dépourvue, son cerveau refusait d'opérer, et il ne lui resta plus comme solution que d'improviser, et gagner du temps.

- Euh... vous êtes qui ?

Elle eut plaisir à voir que son ton naturellement mal assuré ne faisait que renforcer son image de petite fillette sans défense, et osa espérer que l'homme cèderait, tout en s'interdisant de lui jeter un regard, de peur qu'il fut révélateur.

Tshii était au pied d'un mur de suite après avoir poussé une porte. Le mur sur lequel elle s'était adossée était c'uila de la nouvelle pièce. Elle avait vu entrer l'homme et la femme qui ceux-ci entendirent une autre voix. Tshii l'entendit aussi et remarqua a quel point les femmes avaient le contact facile. La jeune fille était cependant intrigante dans sa manière d'être. Mais Tshii n'avait pas peur, du moins elle ne se méfiait de rien. La petite fille parlait avec la grande. Cette dernière avait-elle peur d'un quelconque tueur dans les parages?? On aurait juré que non, du moins pour le moment. L'homme, lui, savait-il qui était la petite fille?? Tshii ne pensait pas que cela soit probable. Un instant, Tshii voulu utiliser l'eau qui se trouvait dans le petit lac du jardin pour voir si toutes les personnes présentes étaient normalement constituées ou si comme elle, elles avaient des dons. Non, non. Il ne fallait pas se faire remarquer.

"Eh, vous là-bas.

Tshii s'adressait a la petite fille.

J'aimerais savoir si tu connaît cette histoire de tueur dans les parages?! Si oui, l'as-tu déjà vu?? Si non, merci quand même."

Tshii était toujours impassible, même face a la jeune fillette un peu effrayée. Pourquoi se taisait-elle?? Que cela lui apportait donc?? Rien. Une pensée de mépris traversa l'esprit de Tshii qui se demandait sérieusement a quoi servaient les humains sans dons, s'ils existaient... D'un seul coup beaucoup de chose traversèrent la tête de Tshii, qui allait explosée si cela continuait.
Elle s'approcha lentement de la jeune fillette. Ses pieds faisaient les mêmes bruits qu'a son arrivée. Elle s'accroupie auprès d'elle et la regarda en penchant la tête. [Genre c'est dans l'Age de Glace -jcrois- les lémuriens] Elle ne se releva qu'une vingtaines de minutes après. Tshii se tourna vers l'homme, le regarda pour lui exprimer une sorte de doute concernant la jeune fillette. Allait-il le remarquer??

[Oui, j’ai fait un peu n’importe quoi ! XD]

Ayant balayé la pièce d’un regard rapide, Mihai avait posé un pied à l’extérieur puis s’était ravisé. La lumière du soleil dans la cour intérieure l’avait aveuglé ; aucune ombre n’aurait été visible dans cette obscurité renouvelée. Il fit donc demi tour, et avait fait quelques pas dans la pièce quand il entendit la petite Rachel pousser une exclamation surprise.

Ça vous est déjà arrivé, à vous, d’entrer dans votre chambre dans le but de vous affaisser sur votre lit, et que soudain quelqu’un de complètement innatendu vous saute dessus ? Bah, c’était comme ça qu’aurait du se sentir Mihai, s’il avait eu une trace d’émotion. Mais étant lui-même, la vue d’une petite fille adossée contre le mur ne provoqua en lui aucune surprise.

Il s’approcha d’elle sans dire mot, sentant le regard des deux autres dans son dos. Assez petite, frêle, grelottant dans une robe d’été que le vent qui s’engouffrait par la porte ouverte faisait battre sur ses épaules, une écharpe enroulée autour du cou. Cheveux couleur brulé, coupés inégalement, avec une mèche longue retenue par une barette en croix. Dans les yeux, un regard apeuré, enfantin, qui chez tout autre homme aurait suscité la pitié, qui aurait dit à tout autre homme : cette fille à qui j’appartiens n’est pas la tueuse que vous cherchez, elle est bien trop innocente, trop chétive.. mais sous le regard calculatoire de Mihai, c’était une personne comme une autre, mais aussi une personne qui se trouvait être la seule dans l’église. Excéptée, bien sûr, Mihai, Tshii et Rachel..

Tshii et Rachel ! Pourquoi n’y avait t’il même pas pensé ? Il se retourna vivement pour faire face aux deux filles. Toutes deux semblaient aussi jeunes et innocente que l’occupante de la salle. Toutes deux pouvaient bien être le tueur ! Qu’est-ce qu’elles faisaient dans l’église, de toute façon ? Ou sinon, le tueur s’était-il éclipsé depuis longtemps !

Tiens, on dirait qu’il ressentait les émotions, après tout. De la panique car il avait peut-être raté son boulot.

Il se rattrapa de justesse. Bah tiens, il avait qu’à les tuer toutes les trois, après tout. Il y avait une grande chance que de cette manière, il tuerait le meurtrier, et pourrait donc aller récupérer son argent à la femme. (Car si Mihai avait une qualité, c’était de ne jamais mentir, et il ne pourrait pas supporter d’aller dire à la femme qu’il avait tué quelqu’un sans avoir en réalité rien foutu.)

Cela serait facile même sans avoir recours à son don, elles avaient vraiment pas l’air costaud. À moins qu’elles aient un grand pouvoir, mais il suffirait de les toucher pour l’absorber et l’utiliser contre elles. Problème : elles étaient trois, donc si il en attaquait une, une autre pourrait facilement lui faire du mal sans qu’il s’en aperçoive.

Il fallait qu’il attaque en premier celle qui avait le plus de pouvoir. Mais laquelle étais-ce ?

Il fit un tour sur lui-même, dévisageant à tour de rôle les trois filles. C’était normalement la moins physiquement avantagée qui avait le plus grand pouvoir ; l’histoire le prouvait.

Il s’avança donc vers Mana, sans un mot. Pourquoi gaspiller des paroles sur quelqu’un qui allait mourir dans quelques secondes, après tout ?

Mana réprima un soupir, qui aurait trop contrasté avec l'impression purement dépassée-par-les-événements qu'elle devait donner. Il semblait que personne ne lui ait répondu, ni même ne l'avait écoutée, chacun s'obstinant à la questionner à la façon des interrogatoires. Du moins ceux qui se réglaient sans bagarre physique, ce qui se faisait rare.
Chacun, sauf le seul spécimen masculin de l'équipe qui se trouvait en face d'elle.
La jeune fille fronça les sourcils. Des trois, il semblait le plus distant, réservé face à elle alors qu'elle devait paraître comme une enfant égarée. A moins qu'il ne soit pas dupe.
Cette pensée déferla un elle une vague frissonnante, à laquelle elle donna une contenance en poussant un gémissement tremblotant, tout en observant le jeune homme sous sa frange, le plus discrètement possible. Les coins de ses lèvres s'affaissaient, puis remontaient, se déplaçaient légèrement. Il semblait réfléchir.

- Eh, vous là-bas.

La voix avait claqué, plus sèche et moins attendrie que celle de la naïve qui lui avait adressé la parole, un instant plus tôt. De nouveau un tressautement, et, les joues rosies de peur qu'elles avaient perçu son intérêt soudain pour Mihai, elle s'était détournée de ce dernier pour se consacrer à la jeune fille aux cheveux blancs qui venait de lui parler.
Elle n'émit pas un son, mais son visage reflétait une inquiétude, une peur, similaire à celle qu'éprouve un enfant lorsqu'il sent qu'il se trouve en danger. Ses sentiments exprimés étaient artificiels, mais elle jouait bien la comédie. Suffisamment, elle espérait, pour tromper les jeunes gens.

- J'aimerais savoir si tu connais cette histoire de tueur dans les parages ? Si oui, l'as-tu déjà vu ? Si non, merci quand même.

Mana eut un instant d'hésitation ; un trouble s'installait en son âme perturbée. Celui de l'incertitude, ce tueur recherché, n'était-ce pas elle-même ?
Elle reflua cette idée, le menton tremblant, regard humide qui plongea dans une assidue étude du sol craquelé. Il était impensable que ses méfaits passés furent connus du grand public. Après tous, avec le nombre de Carnelians sur Cantarella, égal à celui de don accordé à chacun, des milliers d'êtres décédaient chaque jour. Elle n'était qu'une pièce d'un immense puzzle, et avait probablement tué moins de personnes que la plupart des gens. Les seules victimes furent ses proches, après tout. Jusqu'à ce qu'elle s'isole de sa propre initiative, tout comme aujourd'hui. Et la dernière personne qu'elle avait involontairement liquidé....
....était un inconnu. Un passant ivre qui chancelait près d'elle, et avait porté une main sur son épaule dans son dos, un soir de nuit noire, dans une rue où les réverbères avaient tous, sans exception, été victimes des combats de rue.
Un passant qui, sans le savoir, avait accompli son tout dernier geste. A savoir, aborder une pauvre fille, terrifiée de n'avoir trouvé aucun abri, errant dans la nuit à une heure du matin.
Elle se souvenait, comme si elle l'avait devant elle, la teinte rouge tomate qu'avait pris l'individu lorsque son coeur avait ralenti sa course, et le croassement étouffé qu'il avait poussé en s'affalant au sol quand ses pulsations déjà entrechoquées avaient cessé d'être.
Un véritable ruisseau de larmes avait dévalé la courbe de ses joues, et sa respiration s'était fait haletante, tandis qu'elle avait l'impression que ses poumons cessaient par moment de fonctionner. Elle s'était effondrée près du cadavre, et s'était couchée sur lui, comme pour expier ses fautes, ou chercher de se repentir tout en ayant le désespoir de ne pas y réussir, abrutie par le manque de sommeil, avant de s'endormir dessus.
Au matin, on l'avait trouvée, et elle avait été contrainte de s'enfuir dans cette église, là où son habilité due à la primitivité de son mode de vie lui avait permis d'échapper aux éboulements où ses poursuivants avaient rendu l'âme.

Elle se remémorait la scène, la faisait défiler dans son esprit, sans même se rendre compte que son pouls s'affolait.
Elle releva un regard terrifié pour de bon, le plantant, presque implorant, successivement dans celui de Tshii, puis Mihai. Elle déglutit en constatant que, loin de ses espérances, ce dernier la détaillait d'un oeil peu amène. Lorsqu'il avança d'un pas, elle recula de la même distance, tremblant de tout son être, visage déformé par une grimace d'effroi, tous sens en alerte.
Pourquoi fallait-il qu'en cas de réel danger, son don ne s'active pas ? S'il avait fallu sacrifier quelqu'un, il aurait fallu que ce soit cet homme animé d'intentions clairement malsaines, et non pas les innocents qui avaient croupi sur son passage....
Madame Chance n'avait visiblement pas cette notion.

De son côté, Rachel avait observé le visage de la fillette passer sous toutes les formes. D'abord intimidée, sa mine s'était rapidement fait inquiète, puis songeuse, s'assombrir, s'éclairer, et enfin la terreur était apparue, tandis que tout son être tentait de crier sa peur.
Surprise, elle se tourna en direction de ce qu'elle fixait, et découvrit ce qui la mettait dans un tel état : Mihai.
Elle le détailla à son tour, avec curiosité. Son attitude presque-gentleman s'était effacée en une seconde, et son visage exprimait à présent la noirceur de son âme. A elle aussi, il lui faisait peur, soudain.
L'aspect classe qui l'avait attirée chez le jeune homme, et semblait être l'essence même qui se dégageait de son corps, avait presque totalement disparu, laissant une bête aux pulsions, jusque là contrôlées, qui n'allaient pas tarder à exploser, les livrant à un tragique destin.
Serrant les dents, elle fronça les sourcils et s'avança à pas rapide, devançant Mihai dans une insolence innée.

- Hey ! lui lança-t-elle, inconsciente, avant de plonger son regard plein de vie dans celui de l'homme. Rends-toi compte, tu lui fais peur ! Ne t'approche pas d'elle sans un bruit, ça fait... euh... inquiétant. Cinglé.

Puis, se retournant vers Mana, elle offra à cette dernière un sourire bienveillant, dans une tentative de rassurer l'enfant.

L

* Oh fillette, vient la crier la vérité. Vient nous la dire, nous annoncer ce que tu fait ici, nous frapper si tel est ce qui t'amenne ici. Oh combien, je t'attends de pied ferme, ici placée sur le sol froid de cette église. Mauvaise, oui je te sens mauvaise, comme on sent une odeur infecte. Si seulement tu savais ce que je pense...*

» Tshii' Wakeshima =)
» Intervenants de Rachel
» Rachel Dyan [validée]
» voix étrange ( pv rachel)
» mes début dans le graphisme.